Ouvrages sur les seigneurs de Chauffailles

Un ensemble de documents vient illustrer notre propos. Le livre sur le vieux Chauffailles a été écrit vers 1930 par MM. Lamure et Guinand. L'inventaire des biens d'Antoine d'Amanzé provient du fonds public de la famille de Vichy

Quelques considérations préliminaires

La tour principale du château dont vous trouvez les plans en page des expositions témoigne de son ancienneté.

Il s'agit là d'une tour de défense, dont les fenêtres furent percées bien après son édification. De telles tours de défense se construisaient entre les XIVè et XVè siècles. Nous sommes probablement en présence d'une construction érigée par Jacques d'Amanzé, vers 1460, son engagement dans l'ost du Téméraire lui valu sûrement l'autorisation nécessaire pour la construction. Les archères, aujoud'hui bouchées, pouvaient accueillir des bombardes ou des couleuvrines, Celles qui sont à l'est ne défendent guère l'entrée de la maison. En effet, l'angle de tir qu'elles offrent est beaucoup trop fermé. Cette remarque nous fait supposer que les constructions du logis principal et de la petite tour Sud-Est sont postérieurs à celle de la grosse tour Nord. De même, la faible hauteur des archères laisse croire que le niveau du sol a été remonté, probablement après que l'on ait comblé en partie d'anciennes douves, pour construire le logis principal. Des fossés ou douves existaient encore au Nord du château en 1830 et l'on peut les voir sur le cadastre napoléonien.

La surveillance de la voie romaine

A la fin du moyen-âge, nous savons que chauffailles ne formait qu'un hameau. Le gros fief de Villon regroupait probablement celui de la Guillarmière. La famille de Villon était en possession du droit de Justice, sa résidence était probablement à l'emplacement que les anciens nomment : "la Forteresse". Nous avons vérifié, en construisant un réseau de terrain, que depuis ce mamelon avancé au-dessus de la rivière Botoret on pouvait surveiller la "route ancienne", depuis la Guillarmière, jusqu'au bas de Champrond. Cette route est précisément l'ancienne voie romaine!. Cette route passe au-dessus de Grand-Moulin, rejoint le Bourg de Chauffailles par l'avenue de la gare et bifurque à Mély pour se poursuivre vers La Clayette, en passant par les "vieux Bourgs" de Chassigny et La Chapelle ; l'autre branche conduit à Châteauneuf, le siège de la Châtellenie érigée après la chute de Dun par Philippe Auguste.

Une autre tour existait à Tancon Verpré, elle servait de lieu de surveillance de la route de Beaujeu à Charlieu.

Tous ces édifices n'étaient pas des places fortes comme l'étaient Châteauneuf et Charlieu, d'ailleurs, lorsque la guerre se ralluma entre les Armagnacs et les Bourguignons, après l'assassinat de Louis d'Orléans, ce sont ces places fortes que revendiquèrent les belligérants.

La seigneurie de Chauffailles

Nous allons aborder ce problème à partir d'une analyse portant sur les changements économiques et administratifs intervenus, dans notre région frontière du Sud-Brionnais, à la suite des grands bouleversements de la période moderne (1460-1730).

   Pendant la guerre de 100 ans, la justice relevait de seigneurs vassaux du duché de Bourgogne ; elle était rendue par des officiers des seigneurs tenanciers. Les Villon étaient titulaires de la Justice Haute, moyenne et basse sur la plus grande partie des terres de Chauffailles. Cette famille disparaît vers 1380, suite à la condamnation du seigneur, assassin d'un marchand de Châteauneuf. Le finage de Ventrigny est confié à l'administration lointaine de l'ordre de St Jean de Jérusalem à Mâcon, les terres de Chauffailles sont acquises à Jean d'Amanzé, époux de la Dame de Villon.

La généalogie des sires d'Amanzé de Choffailles

La liste des descendants de Jean d'Amanzé est encore assez mal connue, bien que cette famille d'ancienne noblesse, très riche, possédait le droit de pleine justice sur les roturiers de Chauffailles, avec ces droits la recette (collecte) du cens et servis (les formes ancestrales de l'impôt foncier et la taxe d'habitation).
Voici la liste connue des seigneurs de Chauffailles. Les membres de cette famille ayant apporté quelques modifications dans l'administration de la paroisse auront donc été des repères nous permettant de lire les bouleversements économiques évoqués ci-dessus.

Sgr Jean X 1460 Antoinette
| de Villon
Sgr Jacques X ? Philippine
de DAMAS
Sgr François X ? Catherine
(1480-1533) de SEMUR
Sgr François X 1540 Françoise
(1510-1558/) de CHOISEUL
Sgr Guillaume qui suit
Sgr Guillaume X 1578 Françoise
( ? - 1594) de La GUICHE
Baron Claude s. p.
( ? - 1636)
Baron Antoine X 1613 Françoise
( ? - 1678) de DAMAS
Comte Jacques X ? Marie Anne
( ? - 1679) ROLLIN
Comte Antoine X ? Cécile
(1671-1735) de FALCONY

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Vous remarquerez que de nombreuses dates sont inconnues ; seuls les "hauts faits" de nos seigneurs nous permettent de les relier à leur arbre généalogique.

Les terriers

La plupart d'entre eux ont été détruits pendant la révolution française. Nous n'avons trouvé que des références aux terriers de Mars (42), mais ceux de Cours (Estieugues, 69) sont encore consultables à la médiathèque de Roanne. Bien peu de traces existent pour Chauffailles, seuls quelques acquets de terres par les Seigneurs d'Amanzé donnent les noms des familles qu'ils ont dépouillé de leurs biens. On retrouvera ces traces dans les fichiers joints sous les liens des noms et prénoms du tableau généalogique figurant ci-dessus.

Justice et administration des biens d'Amanzé de Choffailles

La famille d'Amanzé va oeuvrer dès le début du XVIè Siècle pour agrandir sa fortune. François II (1510 - /1558), Seigneur de Chauffailles et époux de Françoise de Choiseul de Traves va servir de relais à son frère Jean, Chanoine Comte de Lyon et Sgr d'Arcinges pour spolier son voisin le Sgr du But. Ce dernier possédait une maison forte avec étang et droit justice. Les frères unis se liguèrent pour accaparer la dite justice à leur profit. En 1556, ils restreignirent le droit de chasse du Sgr du But à la chasse de la perdrix et du lièvre avec la seule aide de lévriers et oiseaux, ce droit fut accordé au seul Sgr du But et non à ses parents. Au décès de ce Seigneur en 1572, Jean de Volletreyve fit seigneur du But François de Corcheval.

Les Amanzé héritèrent du fief d'Estieugues à Cours suite au décès de Jean de Damas, père de Françoise, épouse d'Antoine d'Amanzé de Choffailles dont il est question par la suite.

Toute l'histoire des Amanzé de Choffailles se résume à des abuts et spoliations commis envers de nombreuses familles de la contrée : Les Bosland d'Écoches en 1576, La famille du Notaire Couturier de Chateauneuf en 1596 ; François (1624, 1632), Labrosse et Martin (1608) à Chauffailles et bien d'autres familles eurent à souffrir de cette famille, y compris des nobles comme le Sgr de Lamotte Camp à Mars en 1611.

Quelques actes de Claude d'Amanzé Quelques actes d'Antoine d'Amanzé

En conclusions

Pour l'instant, nous pouvons supposer :

  1. que l'ancienne tour de surveillance de Villon fut déplacée et reconstruite à l'emplacement de l'actuel château de Chauffailles par les Amanzé, devenus seigneurs à la place des Villon, disparus après l'affaire de l'assassinat d'un bourgeois de Châteauneuf,
  2. que le corps de bâtiment constituant le logis principal du seigneur d'Amanzé-Choffailles fut construit après la grosse tour Nord-Est.

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Armand 2007-09-04